Le quartier amont du village s’appelle le Cadelens. Il possède aussi sa fontaine près du four. Cette fontaine alimentée par une source est remarquable car elle coule toute l’année, même en période de fort gel.

 Seule cette partie du village en amont du four a été épargnée par les incendies de 1908 et de 1924. Ce qui a permis de sauvegarder des traces originelles des maisons queyrassines.

 Par la suite les vicissitudes de la modernisation n’y ont laissé subsister que deux maisons qui ont gardé leur forme originelle avec une fuste et un caset. La fuste est la partie en bois faite de poutres empilées qui permet d’engranger le foin. Le caset est la partie en pierre qui servait d’étable et d’habitation.

On remarque néanmoins que d’autres maisons ont conservé des éléments originels : caset sans fuste ou fuste intégrée dans un ensemble plus moderne.

Certaines fustes de ce quartier ont été construites par des habitants qui ont quitté Costeroux démoli par les avalanches. Plusieurs poutres des fustes ont été récupérées dans ce hameau.

Sur un côté de la rue, une grande bâtisse avec un cadran solaire attire l’attention. Elle appartient à une des plus anciennes familles du village  dont un enfant, Clément Vasserot, a réussi dans la haute fonction publique. Il devint préfet de la Creuse en 1943. Celui-ci restaura l’ancienne maison familiale qui devint ainsi une des premières du village à recevoir le confort moderne.

Elle est dorénavant appelée la maison du Préfet. Lors de la restauration une belle fenêtre géminée ancienne fut incorporée à la façade. Une poutre gravée indique que Barthélémy Vasserot acheva cette maison en 1735. Le préfet Vasserot rassembla également une grande collection de meubles et d’objets traditionnels du Queyras qu’il légua au Musée de Gap où elle peut toujours être admirée.

En face de la maison du préfet une ancienne grange porte un plaque gravée avec le carré magique SATOR. Ce carré magique SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS  se lit de droite à gauche ou de gauche à droite, de bas en haut ou de haut en bas. A droite est gravée la maxime « Mors etiam saxis omnibus qui venit » (La mort qui vient aussi aux pierres et à tous.)

En contrebas du quartier au bord de l’Aigue Agnelle, on aperçoit une pierre en cours de taille qui devait servir à un moulin. Il y aurait eu trois moulins à Fontgillarde mais il ne subsiste que quelques meules en pierre.